Mathieu SYBILLE, éleveur de porcs Label Rouge OPALE dans la Sarthe (72).

« Je suis installé sur l’exploitation familiale depuis 10 ans. Mes arrière-grands-parents se sont installés sur ces terres au milieu des années quarante. Leur ont succédé mes grands-parents, puis ce sont mes parents qui les ont rejoints. Après une dizaine d’années de travail en commun, mes grands-parents ont pris leur retraite. Aujourd’hui, l’histoire se répète, car ce sont mes parents qui se préparent à la retraite. »

L’exploitation n’a cessé d’évoluer au fil des années, mais avec toujours le même esprit, la qualité de vie et la qualité du produit. Très tôt, mes parents et grands-parents ont fait le choix d’avoir un salarié. Germain est donc avec nous depuis près de 24 ans. C’est une aide précieuse, car il connaît parfaitement le fonctionnement de notre entreprise. Il nous remplace sur n’importe quel atelier et gère avec nous les tâches du quotidien. Ensemble, nous avons toujours fait le choix d’une production de qualité respectueuse de l’environnement. Le troupeau de vaches charolaises en Label Rouge a été la première concrétisation de cette volonté. Puis c’est suivi la création des bâtiments de volailles de Loué également en Label Rouge. Nous avons en parallèle développé le lien au sol, en adaptant notre surface de cultures à notre élevage. Notre exploitation est complètement autonome : nous produisons 100% de notre énergie par les panneaux photovoltaïques (revente à EDF), les animaux sont nourris avec les céréales de la ferme directement (porc et bovins) ou indirectement (volaille où les céréales sont livrées au fabricant d’aliment), les effluents d’élevage enrichissent les sols des cultures. Des haies ont été plantées pour préserver la faune et la flore locale.

Dans quelques mois, mes parents partent en retraite. La reprise de l’exploitation se pose donc. C’est une réflexion que j’ai menée avec mes parents et mes conseillers d’exploitation pendant deux ans. Nous avons étudié l’hypothèse de supprimer la partie naissage de l’atelier porc qui est gourmande en main d’œuvre et donc de ne plus avoir de salarié. Quelques travaux de mise aux normes devaient également être prévus. Cette orientation ne nous a pas convaincus ni sur le plan économique, ni sur le plan social. Le départ de Germain m’aurait mis dans une situation difficile tant sur le point humain que sur les conditions de travail. Se retrouver tout seul dans le travail 7 jours sur 7 n’était pas envisageable ! Toujours soucieux d’une production de qualité, nous réfléchissions par ailleurs à convertir l’atelier porc en Label Rouge. Cette orientation s’est donc présentée comme une évidence et a consolidé mon choix : sur le volet économique (exploitation économiquement rentable), sur le volet social (maintien de deux emplois, implication dans la vie locale) et sur le volet environnemental (gestion des effluents sur les cultures, création d’énergie, plantation de haies…).

Aujourd’hui, nous produisons des porcs Label Rouge OPALE. Nous avons repensé l’organisation et baissé l’effectif. L’atelier compte 130 truies. Les truies sont logées dans un bâtiment sur paille et les porcs charcutiers sont engraissés sur sol ajouré. L’aliment est toujours fabriqué à la ferme.

La production de porcs Label Rouge OPALE me permet de mieux valoriser mes produits. Malgré une diminution de l’effectif truie, je peux garder mon salarié et maintenir une viabilité économique de l’exploitation.

Tous les animaux de la ferme sont produits sous Label Rouge, nourris sans OGM et en filière Bleu Blanc Cœur pour les vaches et les porcs.

Je suis donc fier de continuer ce que mes grands-parents et parents ont entrepris, dans un esprit de développement durable. »